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Mois du Jazz: 3 artistes à suivre en 2024

Mois du Jazz: 3 artistes à suivre en 2024

Les notes bleues de Blue Lab Beats

 

En 2016, alors qu’ils bricolaient des programmations dans leurs appartements londoniens, Namali Kwaten et David Mrakpor ne s’imaginaient sans doute pas qu’ils étaient en train de franchir le premier palier d’une ascension vertigineuse. Composé du claviériste NK-OK (Kwaten) et du multi-instrumentiste Mr. DM (Mrakpor), le duo « jazztronica » Blue Lab Beats a entamé son parcours en réalisant des remixes pour une longue liste de poids lourds du Billboard, dont Dua Lipa et Rag’N’Bone Man. Leur mélange futuriste d’éléments hip-hop, de jazz, d’afrobeat, de soul et de musique électronique va bientôt servir de tremplin à leurs propres créations : après avoir publié une série d’EPs et de singles, XOver, leur premier album voit le jour en 2018. Propulsé par le succès foudroyant de « Pineapple », streamé plus de dix millions de fois, XOver est suivi en 2019 par Voyage, un prolongement des expérimentations analogiques et électroniques chères à Blue Lab Beats.

La suite de l’aventure est marquée par une nouvelle étape déterminante pour NK-OK et Mr. DM : après être apparu en 2020 dans la compilation Blue Note Re:imagined, à l’occasion d’une éclatante reprise de « Montara », le classique de Bobby Hutcherson, le duo de producteurs londoniens publie son premier EP We Will Rise sur le prestigieux label Blue Note Records. L’ambitieux Motherland Journey, leur premier LP enregistré pour l’enseigne jazz de référence, suit en 2022 en pulvérisant les frontières entre les genres, et en mêlant avec ingéniosité les voix du regretté Fela Kuti et celles, entre autres, de Tiana Major9, Ghetto Boy, Kofi Stone et Pip Millet.

Attendu le 19 avril et propulsé par le single « Wait a While », Blue Eclipse, le quatrième album du duo multi-récompensé des deux côtés de l’Atlantique (plusieurs MOBO Awards et un Grammy pour la production du titre « Fired Up » pour Angélique Kidjo), contient douze nouvelles compositions placées sous le signe de l’expérience et du collectif.

« Nous avons intitulé cet album Blue Eclipse en clin d’oeil à Blue Skies, notre premier EP, expliquent les membres de Blue Lab Beats. Nous avons eu envie de reprendre des thèmes et des sons que nous avions utilisé tout au long de notre carrière, et de faire un album qui nous représente vraiment. Nous avons aussi voulu accueillir d’anciens et de nouveaux amis dans ce projet ».

Ainsi, NK-OK et Mr. DM ont réuni quelques-uns des talents les plus en vue de la nouvelle scène UK, parmi lesquels le chanteur nu-soul Farah Audhal, Kojey Radical, Daley, IDK & Jay Prince, Amber & Farah et Poppy Daniels, pour éclairer Blue Eclipse. Dans l’ombre de leur studio, Blue Lab Beats fait briller les lumières du jazz de demain.

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DOMi et JD Beck, le duo prodige du jazz

 

Tout aussi stupéfiante que leur musique hybride, entre jazz, funk, hip-hop R&B et electronica, la première rencontre du duo franco-américain est particulièrement atypique : originaire de Metz, Domitille Degalle, alias DOMi Louna et magicienne des claviers, croise pour la première fois en 2018 le chemin du batteur prodige JD Beck, né à Dallas, au milieu de la cacophonie du salon du NAMM, le plus grand rassemblement musical du monde ayant lieu chaque année à Anaheim, en Californie. Alors respectivement âgés de 18 et 15 ans, DOMi et JD Beck scellent leur association artistique entre deux stands.

Quelques mois plus tard, ils se retrouvent au Texas, sur l’invitation de JD, et enregistrent leurs premières maquettes dans le garage de la maison des parents du batteur, située dans la banlieue de Dallas.

Mêlée à des influences multiples convoquent aussi bien Jay Dilla, Madlib, Prince et les musiques de jeux vidéos, l’approche artisanale de ce premier enregistrement donne lieu à des expérimentations inédites : certaines parties instrumentales sont enregistrées sur un iPhone, tandis que les vidéos de leurs séances d’enregistrement sont soigneusement archivées, afin de conserver une trace de leurs complexes échafaudages rythmiques.

Postées sur les réseaux sociaux, ces séquences créatives attirent bientôt l’attention d’Anderson .Paak. En 2020, le rappeur-producteur (et moitié du duo Silk Sonic avec Bruno Mars) les signe sur son label Apeshit Inc., en vue d’un premier album dont le casting dépassera toutes les espérances de DOMi et JD Beck : sorti en juillet 2022, NOT TiGHT, outre la présence d’Anderson .Paak, comprend les participations des rappeurs Snoop Dogg, Busta Rhymes, du bassiste hors-normes Thundercat, du fantasque songwriter indie-pop Mac DeMarco et de la légende du jazz Herbie Hancock. Un éclectisme à l’image de la fusion musicale sans barrières de DOMi et JD Beck. Tout simplement le jazz du futur ?

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Samara Joy, l’Etoile montante du jazz

À peine âgée de 24 ans, Samara Joy bénéficie déjà d’une aura prestigieuse et d’un répertoire stellaire. Originaire du Bronx, la native du quartier de Castle Hill a grandi au son de la soul music, du rhythm’n’blues et du gospel, un genre profondément ancré dans la tradition familiale : ses grands-parents paternels avaient fondé à Philadelphie le groupe The Savettes, tandis que son père avait accompagné à la basse le chanteur-vedette Andraé Crouch.

« Bien que je n’aie pas grandi en chantant à l’église, j’entendais constamment ma famille chanter de la musique inspirante, ce qui m’a inculqué une appréciation de ma lignée musicale », déclare Samara Joy.

À la découverte de sa propre voix, l’adolescente se produit d’abord dans les comédies musicales de son collège, puis, au lycée, rejoint finalement la chorale de son église locale. Très rapidement, Samara Joy devient la meneuse du chœur, avant de remporter le titre de Meilleure chanteuse lors du concours de l’Essentially Ellington Festival, une compétition organisée par le Jazz at Lincoln Center, club de renom et incontournable institution new-yorkaise. Malgré ce trophée, Samara Joy ne s’imagine pas encore s’inscrire dans la lignée d’Ella Fitzgerald ou de Billie Holiday : au moment d’entrer à l’université, sa décision de s’inscrire au programme jazz du Purchase College est davantage motivée par sa proximité que par sa réelle passion pour le genre… Il suffira d’une chanson pour allumer l’étincelle : lors de ses études, Samara Joy est transfigurée par une épiphanie musicale en découvrant la version de Sarah Vaughan du standard « Lover Man », bientôt suivis par les enregistrements du pianiste Tadd Dameron en compagnie du trompettiste Fats Navarro. La naissance d’une authentique passion pour l’âge d’or du jazz, auquel vient s’ajouter les récentes productions d’Esperanza Spaulding, Gretchen Parlato et Robert Glasper.

Pour Samara Joy, cette révélation marque le point de départ d’un parcours sans faute : après avoir décroché la bourse Ella Fitzgerald et remporté le concours Sarah Vaughan International Jazz Vocal Competition, elle se produit dans les clubs new-yorkais les plus réputés. Son premier album éponyme paraît en 2021, suivi l’année suivante par Linger Awhile. Elaboré au studio Sear de New York, son premier enregistrement pour le label Verve contient des remises à jour personnalisées de grands standards — dont « ‘Round Midnight » de Thelonious Monk, « Misty » d’Erroll Garner et « Someone To Watch Over Me » de George Gershwin. Salué par la critique et le public au lendemain de la première tournée internationale de Samara Joy, Linger Awhile remporte en 2023 le Grammy Award du Meilleur album de jazz vocal, puis celui de la meilleure performance jazz pour « Tight » l’année suivante. Digne héritière des grandes voix du passé et dotée d’un irrésistible charisme scénique, rien ne semble désormais arrêter la progression d’un des talents les plus prometteurs du jazz contemporain.

A vérifier sur place sur la scène de l’Olympia le 30 avril prochain !

Samara Joy - Linger Awhile - Vinyle

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