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Lana Del Rey - Honeymoon - Double Vinyle

La princesse de la pop qui avait focalisé l'attention d'internet quatre ans auparavant a survécu à la tornade médiatique dont elle fut l'objet avant la sortie de Born to Die (2012), pour s'installer confortablement dans le rôle d'icône de papier glacé, avec ce supplément de fêlure propre à Ultraviolence (2014), dont les ritournelles évanescentes furent encensées par la presse de tous bords. Initialement conçu comme une version enrichie de l'album précédent, comme le fut Paradise pour Born to Die, Honeymoon s'est transformé en un album autonome au regard des compositions accumulées par la chanteuse et Rick Nowels, promu producteur avec Kieron Menzies. Tout sépare pourtant la nouveauté de son prédécesseur : Honeymoon représente la lumière quand Ultraviolence reflétait la part sombre de Lana Del Rey. C'est également un rempart plus homogène bâti autour de sa voix, plus langoureuse que jamais, là où régnait précédemment une diversité de sept contributeurs partagés entre la composition et la production. Ce n'est pas seulement cette homogénéité qui fait d'Honeymoon une oeuvre consistante, car, au-delà du folklore conceptuel qui entoure la star d'un parfum de mystère, de fantasme et de la chromo hollywoodienne qui va avec, l'écriture de morceaux comme « Music to Watch Boys To », « Terrence Loves You », ou le morceau-titre d'ouverture parfait entre la nuage de cordes et son accompagnement de piano sobre, offre le bel écrin qui faisait jusqu'à présent défaut. La voix de sirène sortie comme dans un rêve, généreusement nourrie d'écho, n'est plus parasitée par des arrangements incongrus. En lieu et place la protègent et la portent un rythme ralenti ou une boîte à rythmes sourde (« Freak »), un saxophone discret, une guitare économe (« God Knows I Tried »), un voile orchestral léger, et une reprise fondante du « Don't Let Me Be Misunderstood » de Nina Simone qui se mérite après quelques pièces plus faibles, soit tout pour faire d'Honeymoon l'album le plus langoureux jamais enregistré depuis Julie London. Le reste n'est que littérature.