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Revolver: Album mythique des Beatles !

Revolver des Beatles : plein feu sur la pop !

Considéré à juste titre comme un des plus grands albums de la discographie des Beatles, Revolver marque un point culminant dans l’histoire des Fab Four.

 

En décembre 1965, les Beatles avaient frappé un grand coup avec Rubber Soul, un LP magistral où de discrètes touches baroques et psychédéliques venaient télescoper les harmonies de John, Paul, George et Ringo. De l’autre côté de l’océan, les Beach Boys répliquent en mai 1966 depuis la Californie avec Pet Sounds, leur chef-d’œuvre empreint de lyrisme pastoral et de “Good Vibrations“. La plus formidable course-poursuite de l’histoire de la pop-music est lancée, mais les Fab Four mettront fin à cette compétition virtuelle quelques semaines plus tard avec la sortie du révolutionnaire Revolver.

 

Paru le 5 août 1966, Revolver, le septième album studio des Beatles, a été conçu au printemps précédent dans les austères studio londoniens du label EMI. Entouré d’ingénieurs et de techniciens en blouses blanches, le quatuor se transforme en laborantins déjantés en s’adonnant aux expérimentations les plus folles. Lors des séances d’enregistrement étalées entre avril et juin, les Beatles, accompagnés par leur fidèle metteur en sons George Martin, s’amusent à modifier le timbre de leurs voix, à trafiquer des parties de guitare en les repassant à l’envers et à procéder à diverses manipulations aux confins de l’avant-gardisme. Pour “Tomorrow Never Knows“, le titre-manifeste de la révolution Revolver, John Lennon relie huit magnétophones et crée des boucles électroniques, tandis que sa voix est manipulée comme s’il chantait “comme le Dalai Lama s’adressant à mille moines tibétains depuis le sommet d’une montagne “.

 

Dans Revolver, les Beatles font du studio d’enregistrement un instrument à part entière, mais leurs mélodies et leur musicalité sans égal sont aussi au rendez-vous : entre rock débridé (“She Said She Said“, “And Your Bird Can Sing“), psyché-folk (“I’m Only Sleeping“), rhythm’n’blues (“Taxman“ et les cuivres façon Stax de “Got To Get You Into My Life“), pop radieuse (“Good Day Sunshine“), ballades néo-classiques (“Here, There and Everywhere“) et inspirations orientales (les sitars de “Love You To“ de George Harrison), Revolver constitue un formidable kaléidoscope créatif. Un patchwork spectaculaire également à l’image de sa pochette, un collage extravagant illustré par leur ancien compagnon des clubs d’Hambourg, Klaus Voormann. Sorti le même jour que l’album, le premier single de Revolver résume à lui seul ce grand écart artistique : En face-A du 45-tours, le déchirant “Eleanor Rigby“ pare la voix solitaire de Paul McCartney d’un majestueux octet de cordes. “Yellow Submarine“, la face-B, est une comptine aquatique chantée par Ringo Starr qui deviendra bientôt le titre préféré des Beatles pour les enfants des quatre coins du globe.

 

Retour en Californie : Brian Wilson et ses camarades des Beach Boys (ainsi qu’une grande partie de la planète pop) sont stupéfaits lorsqu’ils découvrent Revolver. Quelques mois plus tard, Wilson roule paisiblement sur les hauteurs de Los Angeles lorsqu’il entend à la radio la nouvelle chanson des Beatles, “Strawberry Fields Forever“. Le leader des Beach Boys se gare sur le bas-côté et fond en larmes. Il ignore encore que les Fab Four sont déjà en train d’enregistrer un autre album qui fera date : Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band.

Vidéo Zoom sur The Beatles - Revolver: https://fb.watch/hI868n-33G/


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